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Vendredi 13 octobre 2023
"La pratique des têtes coupées dans le monde celte" M. Patrick MAGDINIER Président du GAM |
La culture celtique s’étendait à toute l’Europe lors du second âge du fer. La pratique de la tête coupée, consistant à prélever la tête d’un ennemi mort au combat, de l’accrocher à l’encolure de son cheval puis à l’exhiber dans des cavités céphaloïdes de linteaux en bois ou en pierre lorsque le guerrier vainqueur revenait à son oppidum, était une coutume fort répandue. Les auteurs grecs et latins ont abondement documenté ces pratiques, textes confirmés par les nombreuses découvertes archéologiques. La tête d’un ennemi valeureux mort au combat avait une valeur symbolique d’une très grande valeur. Il s’agissait non seulement d’un trophée prestigieux, mais ces têtes, siège de l’âme, étaient sensées permettre la transmission d’un « sperme cérébro-spinal », par l’intermédiaire du canal médullaire aux parties génitales et ainsi donner la vie. Le possesseur de cet objet prestigieux profitait ainsi de la force vitale et virile du guerrier décapité. En 1996, un auteur irlandais affirmait que « la tête coupée était aux celtes ce qu’est la croix aux chrétiens ». La gaule méditerranéenne a fourni une documentation archéologique importante et de grande valeur sur ce sujet. Les premières découvertes ont eu lieu à ENTREMONT en 1817, puis à ROQUEPERTUSE en 1913 et à GLANUM en 1955. Ces sites ont fourni un matériel abondant, avec la découvertes de linteaux avec cavités céphaliformes, de blocs de pierre portant des bas-reliefs, de cranes portant des traces de préparation puis d’exposition, ainsi qu’une statuaire confirmant ces pratiques. On retrouve sur ces trois sites, un même contexte socio-culturel fort. Faute de sépultures trouvées dans le sud de la France, il a fallu attendre les découvertes de nombreuses tombes présentant des squelettes privés de leurs têtes au cours des années 1980 dans une région s’étendant des ARDENNES aux rives de la MANCHE et au bassin parisien. Ces acéphalies constatées venant confirmer la pratique de sacrifices humains et celle des têtes coupées. La conquête de la GAULE, dans la seconde moitié du premier siècle avant notre ère, semble avoir mis un terme à ces pratiques barbares. Mais l’actualité récente nous montre que la barbarie de plus en plus violente, de plus en plus haineuse a encore de beaux jours devant elle ! Patrick MAGDINIER |
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