Tout
le groupe était présent à l’heure au rendez-vous sur le plateau
de l’oppidum d’ENSERUNE avec une fraîche tramontane en guise de
bienvenue. Nous avons rejoint notre guide Damien qui malgré le froid
nous a fait découvrir ce site magnifique avec une vue panoramique à
360° ouvert sur les vastes plaines plantées de vignobles au pied de
l’oppidum. Nous avons pu observer l’agencement des habitations
généralement mitoyennes, à étage, les nombreuses citernes
creusées dans le sol chargées de recueillir les eaux de pluie
nécessaires aux besoins des quelques 5000 habitants occupant ce
lieu, ainsi que les silos pour stocker le grain, les nombreux dolia
encore en place, le rempart ceignant le plateau puis le quartier des
artisans avant de retrouver un peu de chaleur à l’intérieur du
musée. Notre guide nous a expliqué que les Celtes à l’origine de
cette implantation au VI° siècle avant, ont reçu l’influence
des Ibères vers le III° siècle avant et que la population avait
été peu influencée par la création de la NARBO-MARTIS voisine en
118 avant notre ère. Le site a été abandonné au II° Siècle
après, sans doute à la suite d’une période de sécheresse. La
visite du musée est un émerveillement permanent tant les
collections sont riches, témoignant de l’opulence de la
population. On trouve à profusion des céramiques attiques à vernis
noir et figures rouges ou noires, des Cratères richement décorés,
des coupes, des Skyros… A profusion, rangées sur des étagères,
alignées dans d’immenses armoires ! Et toutes complètes car
retrouvées en l’état, accompagnées d’armes et de divers objets
dans des sépultures plus luxueuses les unes que les autres, telles
que certaines ont été mises en situation dans le musée. Le temps
nous étant compté, nous n’avons pas eu le temps de visiter la
nécropole.
Direction
SALLELE d’AUDE et l’Amphoralis, à la découverte d’une
véritable usine de production de poteries avec ses fosses
d’extraction d’argile, ses fouloirs, ses tours et bien entendu
les fours de cuisson de différents types, de différentes tailles,
produisant des amphores de type gauloise 4 ainsi que des matériaux
de construction : tégulae, imbrex, briques et autres pesons.
Après
avoir pris possession de nos chambres, nous avons entrepris une
déambulation dans les rues de NARBONNE avec la découverte du
gigantesque ensemble composé de la cathédrale malheureusement
fermée et du palais épiscopal. Au restaurant, Clery et Yves nous
ont offert l’apéritif pour fêter, jour pour jour leur
cinquantième anniversaire de rencontre « archéologique ».
Le
lendemain, nous nous sommes rendus à pied au clos de la Lombarde où
nous avons été reçus par Roland SCHMITT, président de
l’association des Amis du Clos de la Lombarde et l’un de ses
collaborateurs. En préambule, nous avons assisté à la projection
d’une restitution en 3D de deux somptueuses domus patriciennes avec
leur architecture,leurs mosaïques et les magnifiques décors peints
muraux ainsi que des thermes attenants. Puis, visite sur le site à
la découverte des vestiges encore en place et préservés par
l’association. Au Vème siècle, une église paléochrétienne
s’est implantée en partie sur les deux domus. Il est curieux de
constater les sarcophages wisigothiques posés sur le sol de
l’église, comme en lévitation par rapport au sol antique
sous-jacent. C’est tout ce qui persiste comme monuments de ce qui
fut sous AUGUSTE la capitale de la province de la narbonnaise.
Passionnés par cette visite, séduits par l’érudition de nos
hôtes, malgré le froid, nous n’avons pas vu passer le temps et
avons dû annuler notre visite à l’Horeum, sorte d’entrepôt
souterrain, un peu à l’identique de nos cryptoportiques arlésiens.
L’après
–midi était consacré à la visite du musée NARBO-VIA où nous
avons retrouvé Christelle qui nous avait accompagné la veille. Ce
musée est consacré à la grandeur de ce que fût NARBONNE. Nous y
avons retrouvé exposés et mis en valeur, les mosaïques ainsi que
les décors peints muraux retrouvés dans les domus du clos de la
Lombarde, ainsi que de nombreux éléments d’architectures,
certains gigantesques, en marbre de Carrare, témoignages de
l’importance que pouvait avoir cette colonie. Sur un immense mur
sont exposés dans des alvéoles métalliques les décors sculptés
des mausolées et sépultures découverts au cours des fouilles. Une
gigantesque collection de témoignages votifs.
Puis
retour vers l’ouest, la tête encore pleine de toutes les
merveilles découvertes au cours de ces deux journées qui se sont
avérées être insuffisantes, tant nous étions avides d’autres
explorations.