Voilà bien longtemps que
notre ami Jean Louis Paillet nous vantait l'immense intérêt que
présente le site de St Bertrand de Comminges (Lugdunum Convenae) aux
confins des départements de Haute Garonne et des Hautes Pyrénées.
A plusieurs reprises, il nous a proposé de nous le faire découvrir.
C'est enfin chose faite puisque notre archéologue a concocté un
programme de visite très fourni qui a drainé une quinzaine de
membres du GAM sur les terres de Comminges, avec la complicité de
Patrick Magdinier qui a géré toute la logistique.
Le GAM a été accueilli
sur place par M. Jean-Luc Schenck, conservateur du Musée local et
fouilleur du site depuis de longues années efficacement secondé
dans sa mission par son épouse.
Malheureusement la météo
pluvieuse nous a contraint à modifier le déroulement de notre
séjour.
Le lundi après midi a
été consacré à la visite du Musée avec une présentation
détaillée des collections et notamment du trophée augustéen ;
puis direction la somptueuse cathédrale et son impressionnant chœur
de stalles, jouxtant un buffet d'orgue également remarquable. Notre
ami Louis Pierre Fabre qui était du voyage avec son épouse, a
retrouvé dans le sanctuaire une statue qui n'a pas échappé à son
œil d'historien averti ; voici ce qu'il écrit :
''Une curieuse rencontre
dans la cathédrale de Saint Bertrand de Comminges lors de la
sortie culturelle du GAM. La statue d’un pèlerin
mendiant Saint-Benoit-Joseph LABRE portant sur son piédestal
l’inscription suivante : « mendiant et pèlerin, venu en
1773, y fut 3 jours prisonnier à la suite d’un assassinat commis
sur une route voisine, reconnu innocent il passa 15 jours à soigner
les malades dans l’hôpital de la ville ». Or, ce « vagabond
de Dieu » comme on le surnomma a laissé des traces de son
passage en Provence. La chapelle
Saint-Vérédème de Verquières abrite son portrait.
Benoit-Joseph Labre né
le 26 mars à Amettes (Pas de Calais), tente en vain de rentrer en
religion : son excessive austérité et ses angoisses lui sont
reprochées. Il accomplira donc sa mission en solitaire, silence et
dénuement qui donneront l’exemple d’un homme de paix et de
secours qui s’en remet totalement à la sainte providence.
Pérégrin, il est
hébergé à Noves par De Millet sieur de Villargèle, le tableau
doit faire suite à son passage.
En 1774, lors d’un
voyage à Rome il s’arrête « au hameau des Bellon »
sur la commune d’Artigues (Var), et laisse le secret du reboutage
pour 5 générations à un membre de cette famille. Vers 1935 ma mère
avait encore recours à son descendant pour des entorses, une rue
aixoise porte le nom d’Etienne Bellon. Saint Benoit Joseph Labre
décède en 1783 à 35 ans, dans des locaux caritatifs du Vatican à
Rome. Il est canonisé en 1881. L’anecdote de Saint-Bertrand est à
l’image de sa vie.
Plus de renseignements
sur les nombreux sites du web, la clé de la chapelle de Verquières
village de notre exquis compagnon Christian Tourette récemment
décédé est à demander au secrétariat de mairie.''
Louis-Pierre
FABRE
Décidément le monde est
bien petit …
Le mardi matin arrêt aux
carrières de St Béat d'où était extraite une roche magmatite de
type brêche et surtout des marbres d'une grande diversité que les
romains ont largement utilisés dans l'architecture de Lugdunum, et
qui sont toujours exploités. Découverte de la ville
basse sous une pluie battante avec les explications éclairées de
Jean-Luc Schenck. L’après midi,
direction la basilique St Just de Valcabrère, curieux vaisseau roman
isolé dans la campagne et presque entièrement construit avec des
matériaux romains récupérés dans la vaste nécropole antique qui
s'étend à ses pieds.
Puis, pour rester dans
les édifices religieux, rapide coup d’œil sur les ruines de la
basilique paléochrétienne, l'une des plus anciennes de Gaule (début
du Vè s.).
La météo ne nous
laissant pas de répit, le groupe s'est replié dans la magnifique
bibliothèque du Musée pour suivre une vidéo conférence préparée
au pied levé par notre hôte et son épouse ; grand merci à ce
couple décidément bien sympathique.
Le lendemain, dernier
jour , les grottes ornées de Gargas étaient au programme avant le
départ, mais le soleil étant revenu, Jean Louis a pu nous présenter
succinctement le macellum (marché alimentaire) monument qu'il a
fouillé de 1985 à 1989, et le monument circulaire, centre
géographique de la ville antique.
La découverte des
grottes de Gargas, situées à quelques kms à l'ouest de Lugdunum, a
ponctué notre séjour pyrénéen. Ces vastes cavités ont été
ornées à la préhistoire de centaines de peintures et
particulièrement d'empreintes de mains d'adultes et d'enfants.
Ces immenses cavités
karstiques possèdent en outre de magnifiques concrétions de
calcite.
Superbe escapade au pays
des convènes et moult remerciements à Jean Louis et à Patrick.
Alain LAFOREST