Sortie aqueduc de Nîmes le 16 mai 2019

Deuxième partie de la visite de l'aqueduc nîmois par une belle journée printanière consacrée aux ponts des bois de Remoulins et bien sûr, guidée par Jean Louis PAILLET.

Après la constitution du groupe sur le parking du Pont du Gard, départ pour le 1er pont de la matinée : la Combe Roussière, monument à deux étages dont seules subsistent les culées amont et aval ; long d'une centaine de mètres pour près de 25 m de haut, ce pont était une ''petite '' réplique du Pont du Gard ; le premier étage comportait 3 arches, dont même les piles ont été épierrées et le 2ème présentait entre huit et dix arches.

Le pont suivant permettait à la conduite de franchir la combe de la Sartanette ; l'ouvrage, à arche unique, mesurait une trentaine de mètres de long ; une restauration antique a vu la construction d'une nouvelle arche à l'intérieur de l'arche primitive ; ce pont a été restauré récemment.

Après le pique nique convivial pris sur les rives du Gardon, au pied du Pont, direction le vallon n° 6 pour y découvrir un pont original, puisqu'il s'agit d'un ouvrage à barbacanes. La profondeur modeste du vallon a permis aux constructeurs romains d'implanter un ponceau muni de trois bouches de section rectangulaire et composées de séries de grandes dalles horizontales reposant sur des piliers verticaux en grand appareil avec éperons à l'amont.

C'est sur cet ouvrage que des membres du GAM avaient collaboré au nettoyage du monument et au prélèvement d'une ''tranche'' de concrétions destinée à une étude des lamines en laboratoire, étude toujours en cours.

Ensuite, le groupe à rejoint le pont de la combe Joseph à arche unique et particulièrement intéressant car on peut parfaitement voir, malgré l’épierrement des parties hautes, le raccord des maçonneries opéré lors de la surélévation de la conduite, et notamment la reprise en biseau de l'enduit d'étanchéité sur les parois internes du canal.

Pour rejoindre le pont suivant, le groupe a décidé de franchir l'interfluve à travers la garrigue gardoise, opération quelque peu sportive, qui a permis au passage d'explorer une magnifique grotte de belle facture située sur le flanc occidental de la combe Pradier, puisque c'est ce pont remarquable que le groupe a pu découvrir ensuite.

Effectivement, cet ouvrage est intéressant car il a connu 3 états : dans un premier temps, une grande arche unique en petit appareil supporte le canal ; puis cette arche est réduite par la construction d'une plus petite sous sa voûte. Enfin, à une époque tardive, cette deuxième arche a été murée et une barbacane construite en gros blocs de molasse.

Plus tard, probablement au moyen âge, un chaufournier s'est installé sur le site et la barbacane à servi d'alandier au four à chaux, facilement approvisionné par les matériaux récupérés sur l'aqueduc abandonné.

Tout comme le Pont du Gard, l'intégralité de la conduite dans la traversée des bois de Remoulins a été l'objet d'une surélévation pendant l'antiquité, peu après la mise en service de l'aqueduc ; en effet, ce tronçon possède une pente très faible qui a provoqué dès le départ une remontée du niveau de l'eau dans le canal jusqu'au sommet de la voûte le transformant ainsi en conduite forcée avec pour conséquence de nombreuses et importantes fuites d'eau ; les murs de doublage se rencontrent tout au long du tronçon concerné et notamment au niveau des ponts.

L'heure tardive a obligé le groupe à mettre un terme à cette journée découverte ; il y aura donc une troisième partie avec les tunnels de Sernhac, le site de Clausonne et l'arrivée de l'aqueduc à Nîmes.

                                                                                                                                                                                                                                    Alain LAFOREST