Reprise des conférences du GAM

Le Groupe Archéologique de Mouriès avait invité ce vendredi 17 mars une jeune et brillante archéologue, Mlle Marine Giltzinger, conservatrice des collections archéologiques au Musée Urgonia à Orgon, qui nous a présenté une très intéressante conférence sur le site antique de Lattara. Ce port, crée par les Étrusques il y a plus de 2500 ans, se trouve à proximité immédiate du Musée Henri Prades, son inventeur, à Lattes dans l'Hérault. On est surpris de constater que ce port antique se trouve aujourd'hui à l'intérieur des terres, le trait de côte ayant reculé de plus de 1 km. L'intervenante nous a fait voyager dans le temps, en nous décrivant l'évolution de ce site majeur au cours des siècles ; un magnifique diaporama richement documenté est venu étayer ses propos, qui ont su captiver un public nombreux et totalement conquis. Il faut préciser que Marine Giltzinger a participé activement aux fouilles sur le site de Lattara et aux études menées dans le cadre des collections du Musée Henri Prades.

Le GAM complétera cette belle conférence par une visite exceptionnelle du site au mois de juin, ceci grâce à la complicité amicale de notre jeune archéologue qui a été chaudement félicitée par le public présent ce soir.

Le site de Lattara, des Etrusques aux Romains

Situé sur la commune de Lattes, près de Montpellier (Hérault), le site archéologique 
de Lattara est un site majeur pour l’étude de la Protohistoire en France. Le site a été 
découvert en 1963 par Henri Prades, alors instituteur passionné d’archéologie. 
Depuis 1964, sondages et chantiers de fouilles archéologiques se sont succédé laissant 
apparaître une occupation du site dense et continue sur près de huit siècles.
Fondée à l’embouchure d’un fleuve par des commerçants étrusques à la fin du 
VIe siècle av. J.-C., Lattara était une ancienne cité portuaire, relais du commerce 
méditerranéen. La construction du rempart avec une élévation en adobes, acte 
fondateur de la cité, dénote une originalité architecturale remarquable pour l’époque 
et la région. Le tracé de l’enceinte, qui suit naturellement la topographie triangulaire 
du site, a été conservé et englobé dans toutes les réfections ultérieures, jusqu’à 
l’Empire romain. Ce port, véritable lieu cosmopolite, a ainsi connu de nombreuses 
influences, notamment étrusques, gauloises, hellénistiques et romaines. Dès le 
Ve siècle av. J.-C., les importations massaliètes témoignent des relations privilégiées 
entre Massalia et Lattara jusqu’au début des conquêtes romaines en Gaule.
Les dernières traces d’occupation datent du début du IIIe siècle ap. J.-C., 
après quoi le site est laissé à l’abandon. Plusieurs hypothèses ont été émises pour 
expliquer cette rupture, notamment celle de l’envasement du port qui a abouti 
deux millénaires plus tard à sa situation géographique actuelle.

Marine Giltzinger