GROUPE ARCHEOLOGIQUE DE MOURIES

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PAILLET Jean Louis
Vendredi 9 février 2018

''L'aqueduc de Nîmes et le pont du Gard''

Mr Jean-Louis PAILLET
(Architecte DPLG-Archéologue Chercheur à  l'I.R.A.A. du C.N.R.S.)

Superbe conférence vendredi 9 février au Centre Culturel présentée par l’incontournable Jean Louis PAILLET, Vice Président du GAM et grand spécialiste de ce monument emblématique des garrigues gardoises. Sujet inépuisable, l'aqueduc de Nîmes suscite toujours l’intérêt d'un public de passionnés, d'autant plus que l'intervenant a passé plus de 10 ans de sa vie professionnelle aux cotés de Guilhem Fabre et du regretté Jean Luc Fiches à étudier systématiquement l'un des plus beaux ouvrages que les romains nous aient légué.

Jean Louis Paillet nous a offert un magnifique périple depuis la source d'Eure à Uzès jusqu'au ''Castellum'' de Nîmes. La source d'Eure, point de départ de l'aqueduc, maintes fois remaniée, était peut être divinisée par un sanctuaire des eaux, disparu lors de l'aménagement du bassin collecteur moderne, on ne le saura malheureusement jamais. Quelques centaines de mètres en aval, les recherches pugnaces de Jean Pierre Beaumont ont permis la mise à jour d'un bassin de régulation superbement conservé ; cet ouvrage permettait de régler le débit de l'eau vers Nîmes, voire le neutraliser totalement en le dérivant vers le cours d'eau voisin, l'Alzon.

Le pont de Bornègre, ouvrage à trois arches en grand appareil paraît démesuré au vu du cours d'eau modeste qu'il enjambe, mais ce dernier est capable de crues dévastatrices, d’où le choix des bâtisseurs romains.

Dans le village de Vers, a été dégagé le curieux pont du Roc plan et ses arches biaises, peu courantes dans le monde romain.

Suivent ensuite plusieurs ouvrages d'art permettant de franchir des dépressions étendues, le pont de la Lône (39 arches), le pont de Font Menestière à deux étages d'arches, permettant de franchir le seuil de la Ratade ; ce pont a été complètement détruit sauf quelques bases de piles en blocs de grand appareil solidarisés par des agrafes en bois en double queue d'aronde.

Suivent ensuite le Pont Roupt (37 arches), le pont de Valive (49 arches) qui précède un nouveau bassin de régulation, immédiatement à l'amont du Pont du Gard et dont le fonctionnement est identique à celui du Val d'Eure.

On ne présente plus le Pont du Gard, ouvrage d'art principal de la canalisation nîmoise, 3 étages d'arches, 360 m de long pour l'étage supérieur supportant le canal plus 130 m pour la culée amont.

A l'aval du Pont du Gard, le parcours traverse les vallons de Remoulins d'où la necessité de construire plusieurs ouvrages d'art : le pont de Valmale, le pont de la Combe Roussière à deux étages d'arches, le pont de la Sartanette, le ponceau à barbacanes du vallon n° 6, le pont de la Combe Joseph, le pont de la Combe Pradier, le Pont de la Combe de Gilles ; le canal, après avoir contourné la dépression de St Bonnet passait au vallon des Escaunes à Sernhac où l'on peut voir encore les impressionnants tunnels de la Perotte et des Cantarelles.

Après le tunnel sous le village de Sernhac, l'aqueduc a été recoupé par la tranchée du chemin de fer, où on peut le voir, fortement concretionné et flanqué d'une deuxième canalisation, en fait un drain ayant permis d'assécher l'étang de Clausonne.

Désormais, l'aqueduc est entièrement souterrain jusqu'au castellum de Nîmes, point final de la canalisation de près de 50 kms de long destinée à alimenter les quartiers hauts de la ville antique, par le biais de 10 tuyaux en plomb qui distribuaient l'eau vers les fontaines, les thermes, les égouts et certaines riches demeures privées.

L'intervention de Jean Louis PAILLET s'est terminée tard dans la soirée, mais on ne s'en lasse pas !


(Photos  Mireille LAFOREST)
   L'aqueduc du Nimes et le Pont du Gard
L'aqueduc du Nimes et le Pont du Gard
L'aqueduc du Nimes et le Pont du Gard

L'aqueduc du Nimes et le Pont du Gard

L'aqueduc du Nimes et le Pont du Gard L'aqueduc du Nimes et le Pont du Gard

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