En se fondant sur les données issues des fouilles programmées et préventives menées depuis près de 25 ans sur l’ensemble du territoire du pays de Martigues, les archéologues proposent aujourd’hui un aperçu de la dynamique d’occupation de cette zone entre mer et étangs au VI^e s. av. J.-C., au moment de la fondation de Marseille. Par le biais du commerce méditerranéen archaïque et face au rôle que joue progressivement la cité phocéenne, des transformations majeures s’opèrent dans tous les domaines de la vie quotidienne des gaulois. L’intensification d’une économie marchande influe en particulier sur la nécessité d’adapter de nouvelles formes architecturales qui permettent d’optimiser l’espace collectif disponible, afin de concentrer et protéger les biens et les personnes : les maisons en matériaux périssables sont remplacées par des habitations avec des élévations en terre crue ; l’ensemble se structure le long de rues ; la mitoyenneté entre les maisons commence à être adoptée...i

Les vestiges architecturés conservés et la composition du mobilier céramique sont évoqués pour les principaux habitats gaulois de l’extrémité occidentale de la chaîne de la Nerthe et autour des étangs de Saint-Blaise : L’Arquet et Tamaris sur le littoral de la côte Bleue au contact direct avec les commerçants méditerranéens ; l’oppidum de Saint-Pierre-les-Martigues au cœur d’une vaste plaine agricole ; le Vallon du Fou où sont associés un habitat de crête, des structures pastorales et des fosses à carbonisation ; les habitats successifs installés en bordure du chenal de Caronte qui contrôlent la passe et qui profitent des ressources halieutiques ; et, bien sûr, le site Saint-Blaise, épicentre économique et culturel. Chacun de ces sites participe au maillage du territoire et à une complémentarité des ressources.

Sandrine DUVAL