GROUPE ARCHEOLOGIQUE DE MOURIES
               
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Situation géographique et histoire du site des Caisses de JeanJean

L’Oppidum des Caisses de JeanJean est un site archéologique situé à 2,5 km au nord de la commune de Mouriès, sur la bordure méridionnale des Alpilles, dans les Bouches-du-Rhône. Il remonte à l'époque protohistorique. Il a fait l'objet des fouilles de l'archéologue Fernand Benoit de 1935 à 1942. Il s'agit d'un oppidum situé dans une cuvette entourée de deux barres rocheuses au nord et au sud qui se rejoignent à l'est pour former une acropole. Il couvre une superficie totale de 14,5 hectare et s'étend sur quatre zones étagées du nord au sud. L'oppidum se situe dans la partie la plus orientale de l'acropole, barré au nord, au sud et à l'est par d'imposantes barres rocheuses. La partie ouest présente une élévation naturelle donnant sur une esplanade dégagée de 300 mètres de long. Chacune des deux extrémités de cet espace est constituée d'un rempart, de telle sorte que le village, protégé par ces deux murs, se trouve dans une position quasi imprenable. Fernand Benoit a pu constater que le mur contigu au village se trouve sur un talus artificiel ou qui, du moins, a été aménagé. Il compare ce rempart à celui de l'oppidum d'Ensérune (Hérault) que longe un chemin de ronde auquel sont accolées les premières maisons du castrum.
Le site a été inscrit aux monuments historiques par un arrêté du 2 février 1937. Il est accessible au moyen d'un itinéraire balisé.
La zone archéologique comprend un habitat de hauteur, l'oppidum des Caisses, et en contrebas, du côté sud, le site de Tericiae, dans la plaine (habitats et nécropoles). L'ensemble couvre plus de 10 ha. L'occupation, commencée aux VIe-Ve siècles av.J.-C., s'est poursuivie jusqu'à la fin du Bas-Empire. Le site est connu depuis le début du XIXe siècle.
L'oppidum des Caisses et ses abords (pièmont de JeanJean, domaine de Servanes, chemins de Cagalou et des Baumettes) :
De nombreuses trouvailles de monnaies  ont été faites sur l'oppidum et en plaine.
L'oppidum des Caisses est établi à l'extrémitié orientale d'une combe aménagée par l'érosion dans un chaînon calcaire. Il pouvait ainsi surveiller le débouché par le Destet d'un chemin de traversée des Alpilles passant par le défilé de la Vallongue. Des falaises abruptes protégaient le village protohistorique sur trois côtés. A l'ouest, l'accès par la combe, plus vulnérable, était contrôlé par deux remparts successifs, séparés par un espace dégagé, de 300 m de long. Le rempart est, derrière lequel était installé le village, était précédé  par une zone de quartiers de roche (chevaux de frise ou rôle cultuel ?) et deux fossés secs successifs.
Les stèles trouvées dans le parement externe (par F.Benoit avant 1939) sont taillées dans une molasse étrangère au site. Elles offrent des caractéristiques semblables à celles de Glanum et Saint Blaise. De nouvelles stèles ont été déposées du rempart en 1965 et 1985-1986 (Y. Marcadal). L'ensemble des exemplaires est aujourd'hui regroupé au musée d'Arles.
Le versant sud de l'oppidum a été lui aussi longuement habité. On y rencontre sur une vaste surface des fragments de céramiques de diverses époques, des bases de murs en pierre brute, certaines signalées depuis longtemps (A. Destandau, 1922), d'autres visibles un peu partout dans les broussailles, des fonds de case-encoche, ainsi qu'un long mur perpendiculaire à la falaise (épais : 1m) (prospection Y. Marcadal).
Pièmont de JeanJean et domaine de Servanes. Au bas du versant sud de l'oppidum des Caisses, le piémont de Jean Jean est couvert, sur plusieurs hectares, de morceaux de céramique montrant un longue occupation (habitat et nécropole) de l'âge de fer et d'époque romaine. En 1988, la surveillance des travaux de réalisation d'un golf amène la découverte de quelques tombes à incinération en fosse creusées en pleine terre et, non loin de là, d'un acrotère en calcaire tendre (haut : 0,75 m) décoré de feuilles d'acanthe (provenant vraisemblablement d'un mausolée détruit).
Chemins de Cagalou et des Baumettes. Des vestiges se rapportant à une vaste nécropole centrée autour d'un carrefour des chemins de Cagalou et des Baumettes ont été retrouvés à la bordure orientale du piémont de Jean Jean. Plusieurs habitations gallo-romaines sont aussi connues en limite du piémont, en bordure du chemin de Cagalou. Au pied de l'éperon terminal de l'oppidum des Caisses se trouvent les vestiges d'une villa. Plus loin au carrefour des chemins de Cagalou et des Baumettes, F. Benoit a mis au jour en 1933 "des murs de basse époque faits de remploi de grands monuments". En bordure du chemin, un puits, aujourd'hui comblé, passe pour être romain.
Dans les alentours des vieux chemins de Cagalou et des Baumettes sont disséminés les vestiges d'une importante nécropole, utilisée depuis la fin de l'âge du fer jusqu'au Bas-empire.
Sur les terres de Servanes, à l'ouest du chemin de Cagalou, en 1988, a été fouillée une sépulture à incinération, datée autour de 100 av. J.-C. La nécropole s'étendait aussi vers le nord, au moins jusqu'au carrefour du chemin de Cagalou avec celui des Baumettes.
Le long du chemin (appelé parfois au XIXe siècle "chemin aurélien") d'autres sépultures à incinération ont été signalées.

 Yves Marcadal, Carte archéologique de la Gaule, les Alpilles et la Montagnette.

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