Après-midi
mouvementée aux Caisses de Jean Jean. Nous avions repris nos
activités de débroussaillage après la pause de midi. Je
travaillais sur le versant Est du rempart R1 à proximité de la
porte lorsqu’on est venu m’informer, vers 14H qu’il y avait un
début d’incendie. La porte passée, j’ai constaté de la fumée
et des flammes dans la pinède côté Nord, à peu près au milieu du
« camp de l’Ouest ». Immédiatement, nous avons appelé
les pompiers et le CCFF de Mouriès. L’incendie commençait à
progresser, se déplaçant vers l’Est, attisé par un vent léger,
mais suffisant pour entretenir les flammes. Après un temps qui
parait toujours trop long dans de telles circonstances, nous avons vu
arriver les véhicules du CCFF, suivis par une flotte impressionnante
de véhicules de lutte contre le feu. Puis les canadairs sont entrés
en action. Le brasier se déplaçait très vite, léchant les
parements du rempart, sautant les barres rocheuses, allumant d’autres
foyers. J’avais peur que l’incendie ne progresse trop loin à
l’intérieur de l’oppidum. Les passages et largages répétés
des avions ont enfin eu raison du brasier, alors que les hommes à
pied, lances à incendie sur l’épaule progressaient lentement sur le
sol calciné. Vers 16H30, le feu semblait maîtrisé, laissant un sol
noirci et le squelette funeste des pins brûlés.
Plus
de peur que de mal, le site est heureusement préservé, mais cette
tâche va persister quelques temps, avant que la nature ne reprenne
ses droits. Ce sinistre montre à quel point cet endroit est fragile
et vulnérable, traversé par de nombreuses personnes, promeneurs,
randonneurs, curieux dont certains n’ont aucune notion des risques
tant naturels que ceux qu’ils peuvent infliger aux structures en
piétinant les murs dont ils n’ont aucune connaissance de la présence.
Ce ne sont que des « cailloux », nous sommes nous déjà
entendu dire ! Notre rôle, amoureux de cet endroit unique, est
aussi d’informer, de mettre en garde afin de le protéger pour les
générations futures.
Patrick MAGDINIER
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