Rapport du Président Yves MARCADAL

Chers amis, Comme à chaque début d’année à l’occasion de notre assemblée générale, il me revient le soin de dresser le bilan de notre activité associative et de le soumettre à votre appréciation.

Au début de l’année 2020, notre association, quoique de taille modeste (62 membres en 2020, la qualité suppléant à la quantité) s’affirmait bien vivante. Notre calendrier d’activité débutait de façon prometteuse, avec une première sortie à Lattes et Maguelone en janvier et une remarquable conférence de Madame Sandrine Duval début février. Et en mai, lors du premier déconfinement, une intervention de surface réunissant plusieurs de nos membres pour mettre en valeur et protéger le secteur de la poterne sud permettant la liaison avec les Petites Caisses.

Par ailleurs, même si la fréquentation du terrain nous manque cruellement, certains d’entre nous ont entrepris divers travaux d’étude. Jean-Louis Paillet, dont tout le monde connaît les compétences et le talent, a entrepris, avec l’aide de plusieurs de nos membres, de décrire et de dessiner les stèles que nous avions retirées du rempart principal. Ce travail remarquable donnera lieu à une publication. De mon côté, je prépare plusieurs articles.

Mais, comme vous avez eu malheureusement l’occasion de vous en rendre compte en le vivant au quotidien, les dix mois qui ont suivi un début d’année prometteur ont bouleversé notre vie. Vous en connaissez la raison, la terrible pandémie du (ou de la, peu importe) Covid 19 qui nous a amenés à suspendre toute activité culturelle pour mieux nous protéger. Certes, il y a eu une courte reprise après le relatif répit de l’épidémie durant l’été, avec en septembre une sortie à Laudun et sa région, et en octobre une visite des aqueducs des Alpilles. Mais, un fois de plus, le second confinement est venu tout remettre en question. Enfin, pour nous attrister encore davantage, un de nos membres parmi les plus dynamiques en même temps qu’un ami, Christian Tourette, nous a quitté il y a peu. Je tiens ici à rendre hommage à cet homme toujours actif et d’une immense curiosité d’esprit, à ce passionné d’archéologie, à ce prospecteur infatigable. Il est donc parti prospecter les Champs élyséens des archéologues, mais il nous manque déjà.

Ce bilan n’est donc pas particulièrement fourni, mais il n’est pas cependant négligeable car nous avons fait ce que nous avons pu dans une situation exceptionnelle, et je sais que vous en êtes conscients. Il est dû tout d’abord au soutien constant de la municipalité de Mouriès qui, dans la mesure de ses moyens techniques et financiers, nous apporte une aide financière et logistique en même temps que ses encouragements. Qu’elle en soit plus que jamais remerciée. Il est dû également à notre conseil d’administration et à son bureau dont les membres sont fortement sensibles à l’intérêt collectif et se dévouent sans compter leur peine pour assurer la vie de notre association. Je leur en suis profondément reconnaissant.

Sans eux, le G.A.M n’aurait pas survécu depuis 2013, date à laquelle les fouilles ont été arrêtées par décision des autorités archéologiques régionales. Plusieurs raisons ont été invoqué successivement : la nécessité de publier les résultats acquis (or c’est chose faite !), celle de restaurer les structures bâties laissées apparentes (ce qui devrait commencer à l’été 2021 !), et pour finir le fait que je ne suis pas un professionnel de l’archéologie (donc incompétent, même si cela n’est pas formulé expressément). Vous l’avez peut-être compris, j’ai été personnellement profondément affecté par cette décision d’arrêter l’étude des Caisses de Jean Jean à laquelle j’avais consacré beaucoup de mon énergie depuis 1978. Et j’avoue avoir été très près de tout abandonner. Seuls l’intérêt des adhérents de l’association, celui de la mise en valeur du patrimoine communal, et surtout l’insistance des amis du bureau, m’ont convaincu de poursuivre la tâche.

Car le G.A.M doit continuer son œuvre et des lueurs d’espoir existent.

En effet, pour que les fouilles reprennent quand même un jour et que le G.A.M puisse y participer, j’ai proposé à deux archéologues « professionnels », Monsieur Loup BERNARD (professeur d’archéologie à l’Université de Strasbourg) assisté par Madame Delphine ISOARDI (Chargée de recherche au CNRS, membre du Centre Camille Jullian d’Aix-en-Provence) de s’associer au G.A.M en vue de reprendre une activité archéologique sur le site. Monsieur Loup Bernard, qui sera le directeur de la fouille, a demandé auprès de la Conservation Régionale de l’Archéologie une autorisation officielle pour le mois de juillet 2021. Espérons qu’elle lui sera accordée. Son équipe d’étudiants strasbourgeois bénéficiera de l’appui logistique de la Municipalité de Mouriés (logement, repas). Nous avons signé une convention tripartite (Municipalité, Monsieur Loup Bernard, le G.A.M) afin de préciser les engagements de chaque partie. Les fouilleurs éventuels de l’association auront plus de détails par la suite quand les choses se préciseront davantage. Je ne peux qu’espérer qu’une collaboration efficace et amicale s’instaurera entre la nouvelle équipe et l’ancienne.

Deuxième bonne nouvelle : une première tranche de travaux de restauration aura lieu l’été prochain sous le contrôle de Monsieur MATONTI, Architecte du Patrimoine. Le secteur concerné est celui de « la maison augustéenne » appuyée au rempart principal. Des fouilles ponctuelles préalables sur des témoins laissés en place seront nécessaires et nous devrions pouvoir y participer.

Dernière information positive. Nous serons invités à participer à des fouilles éventuelles sous la direction d’Alexandra Roche que vous connaissez tous, si le projet d’étude de la Carrière de La Pyramide si le projet porté par la municipalité de Saint-Rémy-de- Provence est validé par les autorités archéologiques.

Par ailleurs, n’oublions pas qu’il nous faut continuer à entretenir le site qui en a bien besoin, car la pandémie nous a contraint à l’abandonner à la végétation naturelle qui en a bien profité. Toutes les bonnes volontés seront donc les bienvenues.

Et enfin, un programme de sorties (et pourquoi pas de conférences, si le Covid veut bien nous le permettre) vous sera proposé pour l’année en cours.

Vous le voyez, tout n’est pas terminé, loin de là.

Voilà quelle est la situation et quels sont nos projets. J’espère que nous aurons la possibilité, compte-tenu de la conjoncture actuelle dramatique, de les mener à bien.

Je vous remercie de votre soutien et de votre fidélité, et j’espère que nous aurons le plus tôt possible le plaisir de nous retrouver. D’ici là, continuez à bien prendre soin de vous.